Le rythme s'accélère une dernière fois avant la première coupure. Je le vois chaque année sur le terrain : les organismes des collégiens et lycéens sont fatigués. La tentation est de voir les vacances comme une simple ligne d'arrivée. Mon expérience me montre pourtant que ce premier congé est le plus stratégique. Bien préparé, il devient un formidable levier. Cette semaine, voici quelques clés pour en faire un vrai tremplin.
1. Cibler plutôt que tout revoir : le piège de l'exhaustivité
Le réflexe, c'est de vouloir "tout" réviser. C'est le meilleur moyen de s'épuiser sans résultat. Je pense à cet élève de Première que j'accompagne : nous avons identifié LA lacune en mathématiques qui bloquait tout. Un accompagnement ciblé sur ce point précis, plutôt qu'un stage généraliste, a été bien plus libérateur. Quand c'est bien ciblé, l'élève retrouve confiance et efficacité en peu de temps.
C'est la question que me posent tous les parents à l'approche des stages : "Combien de temps faut-il travailler ?" Ma réponse est souvent la même : l'important n'est pas la durée, mais l'équilibre. Deux heures de travail ciblé le matin permettent au cerveau de se consacrer au repos l'après-midi. Ce temps "off" est vital pour assimiler.
Je pense aussi à cette étudiante en licence qui culpabilisait de ne pas "assez travailler" pendant les vacances. Ensemble, nous avons défini une cible claire : préparer l'oral d'anglais avec quatre séances cadrées. Résultat : moins de stress, plus d'efficacité. Le bon accompagnement ne remplit pas l'agenda. Il donne un cap utile, ajusté au réel.
2. La lecture-plaisir : l'investissement le plus rentable
Pour cette élève de 5e que j'accompagne, qui peine en rédaction, j'ai fait une seule suggestion aux parents pour les vacances : une BD ou un roman qu'ELLE choisit. Lire sans la contrainte d'une fiche de lecture enrichit le vocabulaire et la confiance bien plus vite qu'on ne le croit.
C'est un conseil que je donne systématiquement : privilégier une lecture choisie par l'élève, sans obligation de restitution. L'objectif n'est pas de "travailler le français", c'est de nourrir l'imaginaire, d'enrichir le lexique, de développer la fluidité de lecture. Ces bénéfices sont plus profonds et plus durables que n'importe quel exercice imposé.
3. La coupure d'abord : rituel de fin et décompression
Le dernier jour d'école avant les vacances est un moment important. Pour les élèves que je suis, de la 6e à la Terminale, je conseille un rituel simple : on vide son sac, on range son bureau, on liste ses deux ou trois objectifs pour les vacances, puis on ferme le dossier "école". Cette coupure nette est essentielle pour laisser décanter la fatigue et commencer le repos.
Ma conviction : le premier week-end des congés devrait être sanctuarisé. Zéro travail scolaire. Pour l'esprit d'un collégien comme pour celui d'un lycéen, c'est une phase de décompression indispensable pour digérer l'intensité de la première période. Dormir, sortir, ne rien faire… Le travail ne commencera que lundi, sur des bases saines.
Les vacances bien préparées sont celles qui ménagent d'abord une vraie coupure, puis qui ciblent un ou deux objectifs précis, sans saturer l'agenda. C'est cette alliance entre repos et travail ciblé qui en fait un tremplin pour la suite de l'année.
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